Aller au contenu principal
Fermer

Les bureaux de l’administration devront aussi s’adapter à la période post-covid
information fournie par Le Figaro 22/06/2021 à 18:03

(Crédits photo : Flickr - Florent Le Gall )

(Crédits photo : Flickr - Florent Le Gall )

Le service public prévoit d'accélérer la mutation de ses espaces de travail avec la mise en place du flex office et des économies d'énergie.

La crise sanitaire accélère la mutation des lieux de travail dans le privé mais aussi dans les services publics et leurs administrations, qui auront à terme moins de bureaux et des espaces collectifs mieux adaptés aux nouveaux usages, estiment des spécialistes de la question réunis mardi à Paris. Avec «97 millions de mètres carrés sous-entretenus» malgré «sept milliards de dépenses annuelles» en loyers, entretien et investissements, l'État entend réduire la voilure immobilière et «libérer des mètres carrés» de bureaux, a expliqué Alain Resplandy Bernard, à la tête de la direction de l'immobilier de l'État, qui participait aux «rencontres autour de l'immobilier public demain» organisées par le ministère de l'Économie et des Finances.

Le but: «faire baisser des deux-tiers la consommation énergétique» et «adapter les espaces de travail à une moindre occupation» par les agents publics, passés eux aussi à un rythme plus soutenu de télétravail avec la crise sanitaire. Cela fait «30 ans qu'on réfléchit à cela dans le privé» pour «accompagner la réduction d'environ 20% des surfaces de travail pour un meilleur bilan carbone» , assure Pierre Bouchet, cofondateur de «Génie des Lieux», cabinet de conseil indépendant en études, programmes et réalisation d'espaces de travail. La crise du Covid «accélère» les choses et cela doit « s'accompagner d'une meilleure qualité d'occupation des espaces de travail» , qui ne le sont aujourd'hui «qu'à 30 à 40%» de leur capacité. «Il faut oublier la logique statutaire de l'espace et le penser en termes d'activité au service du collectif» , estime-t-il.

Flex-office tribal

Objectif? Moins de bureaux attitrés, plus d'espaces collaboratifs, décloisonnés - tout en préservant l'intimité -, des locaux adaptés au «passage» d'équipes ayant «besoin de travailler ensemble mais pas tous les jours» . «Si on va vers deux jours et demi de télétravail en moyenne, avec les congés, les formations, soit des gens souvent absents, on ne peut plus garder de bureau attribué» , estime M. Resplandy Bernard. Il prône le «flexoffice tribal (bureau non attitré) par familles de métiers» .

À Rouen, la cité administrative et ses 44.000 m² a été réaménagée en ce sens, afin de regrouper 1.800 postes de travail dans un même espace, et d'utiliser «50% d'espaces de couloirs, archives et surfaces non utilisées» , explique Yvan Cordier, secrétaire général de la préfecture de Seine-Maritime. Résultat d'une réflexion entamée en 2016: «de nouveaux espaces de bureaux plus ouverts préservant des espaces de confidentialité, des lieux de convivialité en bordure de Seine, de nouvelles salles de réunion, un espace sportif» , détaille-t-il.

Projets en cours à Toulouse ou Nantes

À Amiens aussi la cité administrative en cours de construction a été «totalement pensée» pour regrouper plus de 900 agents éparpillés dans plusieurs lieux, explique Romain Dehedin, responsable du pôle immobilier de l'État au secrétariat général commun de la préfecture de la Somme. Pour «du confort, beaucoup de luminosité, du bois pour bien s'y sentir, sans jamais perdre de vue l'enjeu: un aménagement suffisamment flexible pour déployer tous les espaces nécessaires de travail, une performance économique, énergétique et immobilière» .

D'autres projets, lancés en 2018, sont en cours à Lyon, Toulouse, Bordeaux, Nantes et Lille, qui devraient aboutir à l'horizon 2023-2024, selon Christine Weisrock, responsable régionale de la politique immobilière de l'État en Île-de-France. Pour elle, l'accueil du public doit lui aussi être «amélioré» tout comme l'espace de travail des agents qui en sont chargés. Il s'agit de «concilier» l'accueil «en face à face», le renseignement téléphonique, la prise de rendez-vous et des espaces «pour se ressourcer».

Une réflexion qui ne peut s'exonérer des attentes des usagers, «qui viennent parfois payer une contravention, déclarer une naissance ou un décès», souligne Yoan Ollivier, cofondateur de l'agence franco-belge «Vraiment Vraiment», de design d'intérêt général. «Réduire la taille des murs ne suffit pas» , dit-il car les usages sont «multiples» , les «services très divers» . Pour lui, «tout l'enjeu» est de «réussir à changer les pratiques de travail par les lieux» en ménageant «une vraie transition» , ce qui passe notamment par des «équipements numériques de qualité» pensés pour ceux qui les utilisent.

0 commentaire

Signaler le commentaire

Fermer

A lire aussi

  • Jean-Marie Tritant, actuel président d'Unibail-Rodamco-Westfield ( AFP / STEPHANE DE SAKUTIN )
    information fournie par Boursorama avec AFP 23.10.2025 19:46 

    Le géant français des centres commerciaux Unibail-Rodamco-Westfield (URW) a annoncé jeudi la nomination d'un nouveau président, son actuel directeur général des opérations en Europe Vincent Rouget, qui prendra les rênes de l'entreprise à partir du 1er janvier 2026. ... Lire la suite

  • ( AFP / LUDOVIC MARIN )
    information fournie par Boursorama avec AFP 23.10.2025 19:42 

    Le promoteur immobilier Nexity a publié jeudi une baisse de 12% des réservations de logements enregistrées au cours des neuf premiers mois de l'année, souffrant pour le troisième trimestre consécutif de la disparition de la niche fiscale Pinel dédiée aux investisseurs ... Lire la suite

  • ( GETTY IMAGES NORTH AMERICA / ANDREW WEVERS )
    information fournie par Boursorama avec AFP 23.10.2025 17:45 

    Les ventes de logements anciens aux Etats-Unis sont restées orientées à la hausse en septembre, parfaitement en ligne avec les attentes, malgré des prix et des taux d'intérêts toujours élevés, selon les données publiées jeudi par la Fédération nationale des agents ... Lire la suite

  • SWISS LIFE
    information fournie par Swiss Life AM FR 23.10.2025 14:50 

    Faut-il attendre le moment parfait… ou simplement être prêt ? On entend souvent qu'il faut attendre le bon alignement des planètes pour investir : des taux bas, un marché en reprise, une inflation maîtrisée. Ces idées reçues poussent de nombreux épargnants à rester ... Lire la suite

Pages les plus populaires